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Les chansons d'amour ont ruiné ma vie

by Pablo Krantz

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1.
Ah si tu savais ce qu’il me fascine ton corps mi nu dans ta piscine sous le soleil qui tombe à pic sur ta beauté subaquatique sous le soleil qui tombe à flots sur ta silhouette au bord de l’eau Dans ta piscine Dans ta piscine Le record mondial des épines revient aux roses de ta piscine et tout comme elles toi tu me piques c’est l’acupuncture romantique et puis tu éclates en sanglots c’est du chantage au bord de l’eau Dans ta piscine le bonheur est certain Dans ta piscine et il te va si bien Dans ta piscine même l’amour est certain Dans ta piscine jusqu’à l’automne prochain Et si un jour tu détermines que je n’ai plus droit à ta piscine tu verras mon cœur couler à pic comme un sous-marin atomique tu verras mon âme faire des plongeons dans ta piscine jusqu’au fin fond Dans ta piscine Dans ta piscine Oh ma baigneuse acrobate viens faire la roue sur mon transat Oh ma Vénus somnambule dès que tu t’endors le monde bascule Dans ta piscine le bonheur est certain Dans ta piscine et il te va si bien Dans ta piscine même l’amour est certain Dans ta piscine jusqu’à l’automne prochain
2.
Je regarde les bateaux-mouche teigneux Sur la surface aquamarine de la Seine Les vaisseaux-restaurant qui traînent Leur fragile cargaison d’amoureux De japonais Kodak, de yankees à chapeau Des cow-boy qui au milieu de la plaine d’eau Saluent les pickpockets qui passent Et leur donnent un rendez-vous secret à la terrasse d’un café voisin Dimanche après-midi Dimanche après-midi 8 mm. en noir et gris Dimanche après-midi Moi je m’attarde encore sur ces caravelles parlantes Qui au son du ragtime le plus miteux Vous décrivent tout ce que vous avez sous les yeux Dans toutes les langues de Carthage, Babylone et Babel pour sept euros cinquante Mais voici que remonte du fin fond des tréfonds des flots L’écho sinistre du chant d’une sirène d’Ulysse C’est une vedette gardienne garde-côte de police Qui chasse des mirages clandestins au fil des eaux Dimanche après-midi Le Babel City Tour vous y conduit Dimanche après-midi Maintenant je suis le tsunami de touristes Dans leur soif Notre-Dame Moulin Rouge Je photographie de mes yeux tout ce qui bouge Et j’en ressors des top ten, des listes Mes cinq arrêts de bus favoris Les dix meilleures impasses de Paris Le rêve d’un exil en vacances Transforme toute angoisse en une danse Tango java hardcore Sur les bords de la Seine Dimanche après-midi, 8 mm. en noir et gris Dimanche après-midi, le Babel City Tour vous y conduit Dimanche après-midi, terrain de chasse, terrain d’extase, terrain d’ennui
3.
Je mute 04:03
Les garçons dorés Les filles platine J’ai déjà donné Ça me déprime L’autoroute brillante Qui te mène nulle part Tu la trouves excitante Ça me fout le cafard Les amours d’un jour Les divorces du soir J’en ai fait le tour Encore le cafard Je mute Tout le temps Je change Si souvent Je cherche l’éternité Dans le changement Les soirées champagne Le petit déj vodka Sur fond de campagne C’en est fait pour moi L’ecstasy attitude Sur le dancing floor Voilà une habitude Que je déteste encore Faire une longue carrière Vers l’ennui certain Je te laisse le faire Moi je saute du train Je mute Encore une fois Je change C’est plus fort que moi Je cherche l’éternité Dans le changement Les collections d’angoisses Et de rêves brisés J’ai rempli les cases Là je laisse tomber Ton souvenir qui vient Abîmer mes nuits Avec tout ce va et vient Dis-lui que ça suffit Car suivre des fantômes Dans la ville déserte Au début de l’automne C’est la pire des pertes… de temps Je mute Encore une fois Je change Sans me demander pourquoi Je mute Encore, encore une fois Je change Sans me demander pourquoi La mutation constante C’est le seul remède Contre le clonage Des journées pareilles
4.
Chez Dalila 02:59
Chez Dalila disait l’enseigne Chez Dalila la coiffeuse des amants Chez Samson et Dalila On perd les yeux Dès qu’on s’endort On se réveille vieux Et chauve Tous les Hercules du quartier Tous les philistins les minets Venaient Là Se faire scalper Chez Dalila coiffeuse attitrée Venaient Là Se faire scalper Chez Dalila l’apache de la Judée Chez Salomé la lumière était rouge Chez Salomé odalisque de salon Chez Jean-Baptiste et Salomé On perdait Très souvent la tête Tous les prophètes du quartier Tous les Jésus du week-end Venaient Voir Ce qu’il y avait Sur le plateau de Salomé Venaient Voir Ce qu’on servait Sur le plateau de Salomé
5.
J'ai fait 800 chansons d'amour Pendant mes 8 ans d'amours ratés Si vous y tenez un de ces soirs Je viendrai ici vous les chanter Même si vous n’y comprendrez que dalle Car elles sont écrites en code secret Dans la langue de mon pays natal Que j'ai dû à jamais quitter Pour ne jamais y retourner Les chansons d'amour ont ruiné ma vie Les chansons d'amour ont ruiné ma vie Les chansons d'amour sont mes ennemies Maintenant je ne suis plus jamais seul Mais des chansons d'amour je n'en fait plus Car je suis sûr que ce sont elles Qui ont fait de moi un amant déchu Les chansons d'amour sont dangereuses Je sais très bien ce que je vous dit Car si ça ne tenait qu'à elles Mon malheur c'est leur paradis Car elles se reproduisent ainsi Les chansons d'amour ont ruiné ma vie Les chansons d'amour ont ruiné ma vie Les chansons d'amour sont mes ennemies
6.
Samedi soir les rues sont pleines de folie banale Me voilà encore à la recherche de la dernière couche-tard Et si tu me retrouves dans les bars un samedi soir tu me verras prêt à tout pour la conquête d’un nouveau territoire Car le rêve du samedi c’est souvent le cauchemar du dimanche Solitude du samedi soir qui m’entraîne vers les amours bancales Expédition perdue dans les labyrinthes du samedi soir Et si tu me retrouves dans les bars un samedi soir prie pour moi, pour que je retrouve une nouvelle terre d’espoir Car le rêve du samedi… Quand nous étions petits c’était la nuit qui nous faisait peur Maintenant que nous sommes grands c’est le lendemain qui nous fait horreur Et si tu me retrouves encore dans les bars dimanche matin paye-moi un verre, camarade ou je te raconterai mon chagrin Car le rêve du samedi… Le rêve du samedi c’est bien toi Le rêve du samedi c’est encore toi Avec tes jambes de dix mille dollars avec ton sourire de cent mille watts Avec tes jambes de dix mille dollars avec ton sourire qui part en fou rire Allumant les flammes du cœur brûlant du samedi soir le samedi soir le samedi soir une sale histore
7.
Delphine, 24 ans, standardiste Catherine, 22 ans, secrétaire avec des velléités de trapéziste Fatima, 34 ans, danseuse orientale de la rue de Bagnolet Et Patricia, 19 ans, danseuse de tango qui rêvait d'être actrice Et cette blonde étrange dont tu n’te souviens même pas du nom Et quelques rousses aussi dont le souvenir hélas se confond Toutes les cartes de visite Que l'amour te laissa Elles étaient trop petites Et tu ne le vis pas Ces petites cartes de visite Que l'amour te laissa Mais tu marchais si vite Que l'amour s'en alla Nathalie, 28 ans, éternelle étudiante en Lettres biélorusses ou quelque chose dans le genre Jessica, 18 ans, hôtesse de l’air, sortie d’un film de James Bond et repartie aussitôt dans les pénombres de mes derniers souvenirs Fatima, encore une fois, stripteaseuse orientale dans le QG des petits cafés de bédouins de la rue de Bagnolet Et Ingrid, 25 ans, 1 mètre 90, basketballeuse tchèque adepte au sumo érotique Et tu passes en revue tous ces souvenirs qui s'effacent Tandis qu'une meute de remords te suit gentiment à la trace Toutes les cartes de visite Que l'amour te laissa Elles étaient trop petites Et tu ne le vis pas Ces petites cartes de visite Que l'amour te laissa Mais tu marchais si vite Que l'amour s'en alla Sotchiko, mannequin manqué japonais, les jambes longues comme des hélicoptères, ennuyeuse comme une soucoupe volante, tendre comme un kamikazé Et Marina, Marina, la plus folle de toutes et la plus belle aussi, celle qui était partie voir s’il pleuvait sur le Kalahari et qu’on n’a plus revue depuis, jamais depuis Et puis il y a eu aussi Fatima, mais cette fois c’était presque une autre, insomniaque somnambule nymphomaniaque sans scrupules, je me souviens de toi, je me souviens de ton mari, toujours avec son petit pull bleu marine Et Maria, bon celle-là, mieux vaut ne pas trop en parler Toutes les cartes de visite Que l'amour te laissa Elles étaient trop petites Et tu ne le vis pas Ces petites cartes de visite Que l'amour te laissa Mais tu marchais si vite Que l'amour s'en alla Toutes les cartes de visite Que l'amour te laissa Elles étaient trop petites Et tu ne le vis pas Ces petites cartes de visite Que l'amour te laissa Tu les lus si vite Et maintenant voilà Et maintenant voilà…
8.
J’ai connu le mal de mer sans quitter la terre ferme J’ai rencontré les Jivaros sans exposer mon pau- vre épiderme J’ai franchi le Cap Horn percé 300 bornes dans la glace Et le triangle des Bermudes a changé de latitude il est venu sur place Tu as été mon train fantôme Mon tour du monde en 80 nuits Tu étais la cité interdite sur mon carnet de visite et pourtant J’ai franchi le champ de mines de ta muraille de Chine et maintenant Je me promène sur ton cou ta peau de sable mouillé d’un désert inconnu Je me promène sur ton tapis diagramme persan oublié du paradis perdu Dans le Sahara de tes yeux j’ai renié tous les dieux en même temps Et dans les eaux de ton Nil sacré j’ai piloté mon petit panier comme un enfant Tu as été mon stand de tir favori Mes quelques jours Mes mille et une nuits Moi j’étais la Terre de Feu Toi tu étais le Groenland Ma petite Alaska On a dansé sous le Vésuve Bâti notre refuge D’Hiroshima Et je me promène sur ton cou ta peau de sable mouillé d’un désert inconnu Je me promène sur ton tapis diagramme persan oublié du paradis perdu
9.
Je ne veux pas être dans ta boîte à lettres cette carte postale que tu t’empresses de cacher Je ne veux pas être à l’ombre de ta fenêtre ce vagabond de minuit que personne ne reconnaît Je préfère rester même au prix de la routine Je préfère être la star de ton journal intime Squatter la première place Entre tes DJ préférés Connaître enfin la grâce De la solitude partagée Je ne veux pas être dans ta boîte à lettres cette carte postale que tu t’empresses de cacher Je ne veux pas être à l’ombre de ta fenêtre ce vagabond de minuit que personne ne reconnaît Je préfère rester Voir en quoi tu te transformes En déesse mère Ou en un sourire énorme Devenir chaque fois plus gros sur ton album photo comme tous les amoureux qui restent et deviennent vieux Je ne veux pas être dans ta boîte à lettres cette carte postale que tu t’empresses de cacher Je ne veux pas être à l’ombre de ta fenêtre…
10.
La seule institution que je respecte sans discussion C’est un caprice des hommes un plaisir des dieux de chaque fatigue le baume la route qui mène aux cieux C’est une des portes du paradis celle que l’on ouvre en cachette voyage panoramique sur lit oasis secrète Dans le studio dans la pénombre ou dans le manoir isolé l’âme qui s’égare et qui sombre dans une torpeur enchantée La seule institution que je respecte sans discussion la sieste Avec le son monotone d’un très vieux ventilateur avec la chaleur d’automne d’une femme une âme sœur Une adepte de ce culte secret furtive initiatrice qui s’éclipse avant le supplice de se réveiller Dans le jardin dans la pénombre tout près d’une rivière cachée l’âme qui s’égare et qui sombre dans une torpeur enchantée La seule institution que je respecte sans discussion la sieste
11.
La mer qui n’en finit plus de n’en plus finir La mer qui n’en finit plus de n’en plus finir La mer qui avance masquée parfois jusqu’en plein milieu de l’océan La mer jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ne plus sentir… Rien… et ne rien sentir La mer jusqu’au harassement, jusqu’à ne plus sentir… Rien… et ne rien sentir La mer jusqu’à l’écroulement, jusqu’à vouloir vomir, jusqu’à vouloir mourir La la la la la… La mer La mer qui n’en finit plus jusqu’à ce que mort s’en suive La mer qui a oublié où se trouvaient ses rives La mer sur laquelle je flotte comme un radeau à la dérive La mer jusqu’à l’agacement, jusqu’à ne plus sentir… Rien… et ne rien sentir La mer jusqu’à l’éblouissement, jusqu’à ne plus sentir… Rien… et ne rien sentir La mer jusqu’au désespoir, jusqu’à vouloir vomir, jusqu’à vouloir mourir Jusqu’à ne plus jamais Vouloir entendre parler De la mer Tes yeux, tes yeux d’océan Tes yeux bleus pleins de néant Tes yeux dans lesquels je sombre comme un goéland La la la la la… la mer La mer jusqu’à perdre la foi, jusqu’à perdre le foie, ma coquille de noix sombre lentement très lentement dans… Tes yeux, tes yeux d’océan Tes yeux bleus pleins de néant Tes yeux de tempête et d’ouragan

about

Pablo Krantz es un músico y escritor nacido en 1970 en Buenos Aires, Argentina. Entre 2002 y 2007 estuvo radicado en París, donde publicó un disco de canciones, dos novelas y un libro de cuentos (todo ello en lengua francesa). En Argentina, tiene editados cinco discos y dos libros de cuentos. Actualmente, Pablo Krantz vive en Buenos Aires. En marzo de 2011 salió editado su quinto disco, "Démonos cita en una autopista (para volvernos a estrellar)", con canciones en francés y en español. A mediados de 2011 saldrá en España el libro de cuentos "La ciudad más hermosa del mundo en la escala Richter de la melancolía".

Durante sus años de residencia en París, Pablo Krantz publicó a través del sello musical Attic Production "Les Chansons d’amour ont ruiné ma vie" ("Las canciones de amor arruinaron mi vida", 2007), que incluye once canciones compuestas, cantadas y arregladas en lengua francesa por el propio Krantz. Este disco se vio acompañado por artículos en muchos medios franceses (diarios Libération, Le Parisien y Matinplus, revistas Marianne, Nouvel Observateur, Rock’n’Folk, Crossroads, Longueur d’Ondes, etc.), además de entrevistas y conciertos en radios (RFI, France Inter, France Bleue) y en dos de los principales canales de televisión franceses (France 2 y France 3).
Sobre aquel disco, había dicho la revista Marianne: “Un argentino en el país de Gainsbourg. Atención: un talento al que no hay que perderle el rastro.” El diario Libération: “Canciones a media voz, llenas de ironía y de hallazgos poéticos.” Y la revista Crossroads: “La música de Pablo Krantz demuestra que no hace falta haberse paseado por las calles de París desde la más tierna infancia para devolverle a la canción francesa sus grandes horas de gloria. Su disco está entre las mejores sorpresas de estos últimos años.”
Para apoyar aquella edición, Krantz realizó una serie de conciertos en España, Suiza y Francia –París (Le Zèbre de Belleville, La Flèche d’Or), Bordeaux, Lyon, Toulouse, Toulon, Rochefort, etc. También se presentó en el festival Paris Plage, realizado al aire libre a orillas del Sena, y tocó como soporte del artista Mano Solo en París. El tema "Dans ta piscine" fue incluido en el compilado Indétendances, publicado por la cadena de disquerías FNAC. En septiembre de 2007, Pablo Krantz recibió el premio “Pop Eye” al artista revelación europeo en Cáceres, España.

En Argentina, Les chansons d’amour ont ruiné ma vie salió publicado en 2008 por el sello Ultrapop, con el apoyo de la Embajada de Francia y de la Alianza Francesa. Fue presentado en Buenos Aires (Niceto, Centro Cultural San Martín, Centro Cultural Rojas, CCC, Thelonious, Biblioteca Nacional, Villa Ocampo, Samsung Studio), Rosario, Mendoza, Santa Fe, La Plata, Tucumán, San Martín de los Andes, Puerto Madryn, Trelew y en Montevideo, Uruguay.
En marzo de 2008, Pablo Krantz tocó como soporte de la famosa cantante anglofrancesa Jane Birkin (ex esposa y musa de Serge Gainsbourg) en La Trastienda durante sus dos shows porteños. También dio un concierto en representación de Francia en la avenida 9 de Julio, durante los festejos por el Bicentenario de la Argentina.

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released March 1, 2007

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about

Pablo Krantz Paris, France

Pablo Krantz is an Argentine musician and writer. He sings & he writes in Spanish & in French and has published 8 albums and 8 books in Argentina, France and Spain. Recently he translated the book “Le Spleen de Paris” by the French poet Charles Baudelaire. ... more

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